- délustrer
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• 1680; de dé- et 2. lustre♦ Techn. Enlever le lustre, le brillant de (un tissu neuf ou usé). ⇒ décatir. Porter « ses costumes au teinturier pour les faire détacher, nettoyer, délustrer » (Sarraute). ⊗ CONTR. Lustrer.⇒DÉLUSTRER, verbe trans.A.— TECHNOL. Débarrasser (une étoffe) du lustre donné par l'apprêt ou l'usure. Synon. décatir; anton. lustrer. Pour délustrer la manche, il faut tordre la pattemouille le plus serré possible, poser la pattemouille et passer le fer légèrement (DREYFUS, Manuel apiéceur, ant. à 1953, p. 38).— P. ext. Ternir, ôter l'aspect brillant (de) :• La toiture de feuilles (...) laissait insidieusement filtrer sur les réfugiés des rameaux, sur les hôtes familiers des branchages des filets de pluie qui délustraient les plumages et engourdissaient les ailes.PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, p. 181.♦ P. métaph. Peut-être aurais-je aussi quelque blason illustre Qu'une rouille de sang à cette heure délustre (HUGO, Hernani, 1830, I, 2, p. 11).Rem. Certains dict. gén. (Lar. 20e, Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., QUILLET 1965) attestent le subst. masc. délustrage « action de délustrer ».B.— Au fig. [Le compl. désigne une pers.] Faire perdre à quelqu'un le brillant de son allure ou de son esprit. Tu pourrais croire qu'aux yeux du monde, mon mariage m'a délustré, m'a décati, comme dirait M. Poirier : rassure-toi, je suis toujours à la mode... (AUGIER, Gendre M. Poirier, 1854, II, p. 223).Prononc. et Orth. :[
], (je) délustre [
]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. I. 2e moitié XVIIe s. « enlever du mérite à (quelqu'un) » (Mme DEMOTTEVILLE, Mémoires, Portrait de la reine, p. 12 ds LITTRÉ). II. 1823 « enlever (à un textile) l'aspect luisant » (BOISTE). I dér. de lustre « éclat, ce qui met en valeur » p. oppos. à enlustrer « éclairer, mettre en relief » (HUG.). II dér. de lustre; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :3. Bbg. GOHIN 1903, p. 371.
délustrer [delystʀe] v. tr.ÉTYM. 1680; de 1. dé-, et lustre.❖♦ Techn. Ôter le lustre, l'aspect lustré de (un tissu).1 Il voyait en profil perdu, presque de trois quarts de dos, la belle joue pâle et ronde, encastrée dans le bandeau noir que la promenade de l'après-midi avait délustré (…)Ph. Hériat, Famille Boussardel, p. 167.2 (…) pourquoi ne fait-il pas porter plus souvent ses costumes au teinturier pour les faire détacher, nettoyer, délustrer, presser, repasser ?N. Sarraute, le Planétarium, p. 170.♦ Au p. p. || Étoffes délustrées.❖DÉR. Délustrage.
Encyclopédie Universelle. 2012.